Dans les profondeurs du vertigineux, sombre et coûteux

Depuis des mois, les démons se présentent à moi, me poursuivant dents en avant,
Toujours prêts à venir me déposséder de mon sang, vampirisant mon être entier,
Mon être malgré tout persistant.
Persistant dans sa lutte à ne pas laisser la joie exploser ou les larmes couler.
Les émotions bloquées dans cette enveloppe charnelle miséreuse et douloureuse,
Je tente encore d'avancer sans trop savoir quel serait le but de cette querelle insensée.

Les pertes s'enchaînent et m'entraînent dans des profondeurs sombres et brumeuses,
Alors, mon esprit abandonne ce corps malheureux, envahit d'un trop plein de chemins sinueux.
Mais le mal s'impose, m'empêchant d'avancer vers les contrées tant convoitées, aimées, si lumineuses.

Je reste bloquée. Au sens propre comme au sens figuré.

L'à venir ne pourrait plus se faire sentir, tant le présent reste absent.
Submergée par un toxique trop longtemps ingéré, l'épuisement et le sommeil viendraient se présenter comme alliés.
Les maux ne pouvant plus se transformer en mots, l'ensemble d'une vitalité serait venue me faire défaut.
Je plonge dans les abysses, tremblante, terrifiée par un "je ne sais quoi" de fragilité.

Les mains se tendent, insuffisamment bienveillantes et contenantes,
Puis rapidement, se retirant, me lâchant, et me laissant dans cet état léthargique, à défaut de pouvoir encore trouver la solution "magique".
Retrouver le sentiment de l'extatique, entre lumière et légèreté,
Entre amour et sérénité.

J'ai tenté, depuis des années, à trouver un Autre pouvant me sortir de ces eaux marécageuses, noircies par les désirs des démons de m'entraîner dans l'histoire de leurs tréfonds.
J'ai osé me confronter à cette triste réalité, déconstruisant la croyance qu'il existerait encore des êtres suffisamment attentionnés, entendant mon originalité et mes capacités. Mais à force de vouloir être aimée, reconnue et bercée, je me suis laissée emporter, oubliant qui j'étais. 

C'est alors un retour en arrière qui serait nécessaire,
Retrouvailles de mon côté solitaire, abandonnant l'idée qu'un Autre pourrait me porter, m'accompagner,
Retrouvant mon identité, ma lumière, mon côté rebelle et rebellé.  
   
C'est en majeure partie seul que nous naissons, que nous vivons, que nous mourrons.
A deux c'est mieux, à un c'est bien.

Enfermée dans ma cage, je survivrai à l'absence des bienveillants visages.
Je me sauverai de l'emprise de tous ces fous acharnés.

[...]