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Imag'in'évasion
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18 mai 2022

Entre Enfer et Réalité, Un entre deux déréalisé

Victoria frances

J’y ai cru, pendant des années, que d’avancer sur ces terres tellement chéries et aimées. J’y ai cru pendant des années, que ce serait la voie/voix de ma liberté. De mon identité.
Et pourtant, où que j’aille, les démons viennent m’accrocher, me rattraper, m’assommer. Où que j’aille, je reste enchaînée à ce trop plein de toxique ingéré.
J’ai voulu croire que la mer allait m’apporter imaginaire, tranquillité, idéal préservé. J’ai cru que cette mer allait être celle de ma résilience et de mon sentiment d’ancrage, d’éternité. 
Mais au fil de l’eau, les déchets sont venus s’accumuler et polluer cette belle mer ritualisée, vaguant, voguant, au gré du vent, sans se laisser perturber, gardant le cap d’un amour toujours espéré.
Mais l’Autre est venu s’imposer, laissant effectivement la pollution s’installer, sans que personne ne vienne s’interposer. Claquage contre les rochers. Violence, puissance, inconscience.  
Là, ici bas, stagnation, injustice, dégradation.
Comment y échapper ?

Tenir, la main accrochée, appel à l’aide insondé, submergé par toutes ces pensées échangées sans que chacun puisse entendre la parole de l’autre, la parole de cet autre en perdition, en détresse, au bord d’un gouffre, prêt à s’effondrer.
Une parole, une présence maltraitée. Une parole laissée dans les tréfonds, un puits sans fond, sans accroche pour la faire émerger. Bienveillance, puissance, conscience.
Abandonnée.

L’effondrement s’invite, insidieusement, subrepticement, doucement. A chaque pas, un peu plus bas, touchant un sol souvent trop chaud, souvent trop froid, souvent un peu tout à la fois. A terre, tu espères… Que ça ne durera pas. Imaginant un brin de lumière, ça et là, qui souvent dans ces moments là, n’arrive pas. Malgré ta détermination, les ténèbres demeurent et restent en l’état.
Alors j’attends… Un jour autrement, un jour là-bas. Au bord d’une eau tranquille, une eau saine, un calme plat. Sans personne pour troubler mes émois.

Mes émois. Enfermés par leur présence si médisante, malveillante et maltraitante. Je frémis, derrière mon dos l’Homme est arrivé. Plein de haine, d’amertume, de violence délibérée. Frappée et à terre, je suis effrayée. Entré dans mon crâne, je suis figée. L’abattement est alors sans précédent. La descente aux enfers prend l’ascendant. Ils ont réussi à me faire échouer. Emotionnellement.
Je reste là, bouche bée, attendant que l’on vienne me sauver.

Par monts et marées je parviens à me relever, prenant la pensée comme bouclier. Mais elle aussi vient à me faire plonger, car l’émotion, derrière, reste cachée. Un pouvoir auquel je n’ai plus accès car tellement significatif de danger.  Pleure et tu seras châtiée. Ris et tu seras châtiée. Crie ta colère et tu seras châtiée. Alors comment vivre muselée ? Dans un crâne empoisonné.
Dans un premier temps, penser en silence sans expression. Agir pour se sauver.
Puis avec le temps, ne plus vraiment penser, perdue dans des tréfonds, assommée par les accumulations, sombrer dans un déclin sans nom. Perte d’identité.  

A quand l’acceptation de mes propres vécus, de mes propres éprouvés, de mes propres êtres aimés ?

J’ai cru que j’arriverai à me sauver. Que faudra-t-il alors pour qu’espoir devienne à nouveau réalité ?

A quand résilience, à quand expérience… Ce jour où mon corps tout entier pourra accepter son entièreté.  

[...]   

   

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